jeudi 25 avril 2024

Qu'importe (et triomphe)


Servir autrui n'est pas au programme
Cela ne l'a jamais vraiment été
Qu'importe l'âge, hommes ou femmes
Sinueux chemins de l'opportunisme, et

Ne les regardez pas frémir à la lumière
L'air de rien, le fugace sourire en coin
Oui, là ! Non déjà évanouie, lueur de l'enfer
Sur terre, qui s'en soucie ? Ils sont déjà loin

J'ai trouvé un jour une âme qui ingénument servait
Juste une fois ou deux, je peux les compter
Depuis, j'espère, malgré les terribles souhaits
Drapés des bonnes volontés de vanités convoitées

Servir autrui n'est pas au programme
Cela ne l'a jamais vraiment été
Qu'importe, nenni, nul blâme,
Car l'humble office travaille, entêté

Et, dans l'ombre, le service triomphe.


Christina Goh

mardi 2 avril 2024

Intimité


C'est l'intimité d'une âme seule
Que personne ne veut posséder
Et quand les ombres s'agitent, brutales
Qu'elles vont et viennent, se congratulent
Chantent et crient, maudissent aussi
Contemplant malheureuses tâches rouges
Sur les nappes et les draps des familles
Alors l'âme seule pleure et encore murmure
A laissé tomber son voile de décence
Depuis si longtemps, et pour chaque fil tombé
A genoux, elle implore qui ? Elle ne sait
Se traine dans la poussière, méprisable, triste
Pardon, pardon, pardon, pardon, pardon
Pour l'oubli impossible, pour l'horrible douleur
De sillages brûlants, de pertes innommables
Je vous ai donné ma parure et son temps
Et au nom de ce don qui transcende
Puisse cette Terre vivre sans les aiguilles
Qui ne cousent pas, celles qui torturent à tuer

Nul ne la voit, nul ne connaît la scène terrible
Mais l'oiseau saisit la fine baguette encore et encore
Avec le comparse, ils construisent les nids, solides
Qui ne tomberont pas, même en temps de vent
Qui abriteront les familles fragiles, à couvert.
Pour l'âme seule, qui essuie ses larmes, comme la pie,
Rassemblant les brindilles, toutes ficelles
C'est l'abri mystérieux paré de l'amour invisible
Ressource de l'être blessé, fatigué, qui aime encore
Intimité d'une âme seule, qui grandit
Que personne ne peut posséder.


Christina Goh

mardi 13 février 2024

Acrostiche et l'humilité...


Houle, elle est houle l'incroyable foule

Une vague déferlante, de millions de joies intimes, profondes

Marée humaine qui balaie trop de peines si peu comprises

Idéal d'une union de cœurs tant espérée, et voilà

Là où personne n'attendait plus rien... Voici le fidèle inattendu

Ivresse ? Oh non, c'est la soif apaisée après un long désert 

Trophée ? Plutôt l'emblème de courages tant, trop moqués 

Et scintillent les larmes de bonheur des mères de Côte d'Ivoire


Christina Goh
Dédicace à la Côte d'Ivoire à l'occasion de l'organisation d'une Coupe d'Afrique des Nations exceptionnelle.

mardi 16 janvier 2024

15 janvier. Ode pour M. L. King


Plantés là
sous le soleil
Exsangues
Sous les crachats
Coups de sang
des incrédules
Et l'air brûlant
Malgré les révoltes
Ainsi ont-ils semé
L'outil est le rêve
Le champ, nos vies
La pluie de tes larmes
A fait germer le sens.


Christina Goh
Ode pour l'anniversaire de Martin Luther King (1929 - 1968)

jeudi 4 janvier 2024

Expectation

  

"Ne t'inquiète pas..." 
Le ciel semble s'effondrer
Le cœur vacille, les pleurs
Submergent, Rêve
Surnage, halète. Il pleut.

Pas de répit, et pourtant
Poudrée des éclats des colères,
Leurre, cette vie n'est pas.
Sève transparente, elle alimente
Mieux celui qui doute du temps

Sans rire, ne panique pas
Père n'y croit plus, mère a peur
Appâts de tristesses sombres aux abois
Fientes comme engrais si tu t'apaises
Ment le désespoir, il veut survivre.

Mât de l'expectation, s'illumine la raison
Meurt la terreur, l'univers est grand
Lois inconnues d'une tendresse invisible
Aise, gagne l'être si profond, intime...
Vivre ! Il se ranime !


Christina Goh

mercredi 11 octobre 2023

C'est un monde...

 

C’est un monde où l’humanité a évolué
Où la science a résolu la pollution des mers
Où l’internet galvanise le lien social qui sauve
Où la bourse régule le partage équitable de flux 
Et sur la terre bleue, chantent à pleine voix
Les oiseaux et les enfants respectés
En multiples langues, le plus fragile protégé
Un monde où les politiques servent le citoyen
Où l’armée construit les écoles
Et les religions sont associations
A but non lucratif
N'exigent ni argent, ni sang.

Dans ce monde,
Les bibliothèques sont des "banques" d'histoires
On y place les archives et les témoignages
Là, robots et IA compilent la grande histoire
Le passé. Anciens et bénévoles s’y relaient.
Ils font revivre les victimes innocentes
des massacres passés de l’histoire humaine
C’est un monde où le vivant est précieux.
Heureuse, je ris.

Et je me réveille.


Christina Goh

mercredi 4 octobre 2023

La fragilité et l'ardeur (poème à étages)


On a tellement croisé ce regard
Incrédule, sourire en coin, qui doute
Quand certains pensent avoir tout vu
Ils déchirent, l’air de rien, des rêves...

Phare de ma vie, résiste la déroutante douceur
Coûte-t-elle ? Oui et je l’embrasse encore et encore
Mue volontaire et caresse cachée d'une sagesse
Sève revivifiée, arbre d'intérieur, myrrhe de vie

Leurre, les lésions, c’était juste un leurre
Mort subite de bien d’illusions troubles
Messes basses inutiles, évanescentes
Si je devais en rire, je l’aurai déjà fait

Cœur à l’œuvre, et l’intime, si profonde ardeur
Double richesse d’un silence bavard. Il me porte
Pentes raides mais les ailes luminescentes ondoient
C’est à froid que je te rejoins. Pour en voir encore.

Encore ! C'est si beau !

 
Christina Goh

Ce poème est un poème à étages. Deux types de lectures sont donc possibles : deux poèmes en un.